Focus sur des domaines phares en conversion
Château Palmer : l'équilibre entre luxe et biodynamie
Commencer cette exploration sans citer le Château Palmer serait passer à côté d’un véritable pionnier. Classé troisième grand cru dans le classement de 1855, ce domaine situé à Margaux a prouvé que luxe et respect de l’environnement étaient loin d’être incompatibles. Depuis 2014, Palmer cultive tout son vignoble en biodynamie, une démarche rare pour un 3e cru classé.
Chaque millésime porte désormais la marque d’une intervention minimaliste, où respect du terroir et vitalité de la vigne priment. Par exemple, les préparations biodynamiques — notamment les fameux composts à base de bouse de corne ou de silice — sont ici utilisées avec une précision qui n’a rien de mystique, mais tout d’un savoir-faire millimétré.
Château Pontet-Canet : une révolution durable à Pauillac
Parmi les grands crus classés du Médoc, le Château Pontet-Canet, cinquième cru, figure parmi les précurseurs de l'agriculture biodynamique. Dès 2004, sous l’impulsion d’Alfred Tesseron, ce domaine de Pauillac amorce sa transition écologique. Ce choix, perçu d’abord comme téméraire, a finalement fait école.
Ce qui distingue Pontet-Canet, au-delà de ses pratiques biodynamiques, c’est l’incroyable vitalité de ses vins. Les sols, préservés de toute substance chimique, expriment avec une rare intensité la typicité des graves profondes caractéristiques de Pauillac. L’obtention de la certification Ecocert en 2010 puis Demeter en 2014 n’est qu’une formalité pour ce précurseur, mais elle symbolise un engagement constant.
Château Latour : un pas vers la durabilité pour un Premier Cru
Les premiers crus classés sont souvent synonymes d’une forme d’intouchabilité, tant sur le plan de leur prestige que de leurs pratiques. Mais le Château Latour, monument du Médoc situé à Pauillac, bouleverse cette idée reçue. Depuis plusieurs années, sous l’impulsion de Frédéric Engerer, le domaine s’est lancé dans une conversion progressive vers l’agriculture biologique.
Latour a désormais intégré des pratiques bio sur la totalité de ses 92 hectares, tout en poursuivant une réflexion sur les apports de la biodynamie. Un exemple réussi de comment une institution mondiale du vin peut s'engager dans une démarche plus respectueuse de la terre, sans jamais compromettre une qualité d’orfèvre.