Focus : millésimes à privilégier pour leur rapport qualité-prix
2016 : la synthèse bordelaise accessible
Le millésime 2016, encensé sur la rive gauche comme sur la droite, est abordable en Côtes. Un hiver pluvieux, suivi d’un été chaud et sec, permit une maturité lente et harmonieuse. Les vignerons parlent de “miracle climatique” après les pluies de septembre qui ont permis d’éclaircir les doutes sur le stress hydrique.
- Rouges séduisants, équilibre entre fraîcheur, tanins souples et fruit éclatant
- Beaucoup de vins encore abordables (8 à 15€ chez des producteurs recommandés)
- Particulièrement réussi à Blaye et Castillon, sur des terroirs argilo-calcaire
Exemples : Château Peybonhomme-les-Tours (Blaye), Château d’Aiguilhe (Castillon, vignes de 30 ans et plus, notes fréquentes 90-92/100), Château Peybrun (Cadillac).
Ce millésime, considéré comme un des plus fiables de la décennie par la RVF et Decanter, garantit aujourd’hui des vins qui commencent à accéder à leur plateau de maturité, tout en restant à des tarifs “raisonnés” (La Revue du vin de France).
2019 : puissance, gourmandise et structure
Porté par un printemps frais et un été chaud sans excès, 2019 s’annonce déjà comme une nouvelle référence dans l’aire des Côtes. La météo de vendanges sèche et lumineuse a permis d’attendre une maturité optimale, et la plupart des propriétés en biodynamie/lutte raisonnée en ont profité pour affiner encore plus la pureté du fruit :
- Vins denses, charmeurs, grand potentiel de garde (7-15 ans selon domaines)
- Rapport plaisir/prix particulièrement élevé dans la jeunesse
- Appellations Castillon et Francs : brillent sur les Merlots croquants et Cabernet francs précis
Coup de cœur d’amateurs : Château Haut Bertinerie (Blaye), Château Puygueraud (Francs), Château Reynon (Cadillac).
2020 : saveur d’avenir, déjà charmeur
Millésime chaud mais bien géré grâce à la capacité de réserve des sols en Côtes, 2020 se montre déjà éclatant dans la jeunesse :
- Arômes expressifs de fruits noirs, tanins veloutés même dans les cuvées d’entrée de gamme
- Effort remarquable sur la gestion du bois (moins d’élevages marqués, plus de pureté)
- Un excellent rapport qualité/prix, à consommer jeune ou à garder 3 à 8 ans
À noter : plusieurs propriétés de Castillon et Francs en quête de certification bio ou HVE se distinguent dans ce millésime, à l’image du Château Langlais (Castillon), Château La Brande (à Saillans).
2014 : la surprise, élégante et peu cotée
2014 fait figure d’outsider. Longtemps sous-estimée, cette année désormais mûre révèle la finesse et la buvabilité des Côtes. L’année fut fraîche, avec un superbe “été indien” permettant des vendanges idéales :
- Vins délicats, sur le fruit rouge, tanins fondus, acidité salivante : profil très digeste
- Prix cassés sur des vins aujourd’hui prêts à boire (6-12€)
- Cherchez les propriétés ayant travaillé en macérations plus longues pour gagner en complexité
Parmi les réussites : Château Lapelletrie (Castillon), Château du Cros (Cadillac), Château Relais de la Poste (Blaye).
2018 et 2022 : soleil, éclat, accessibilité
Plus solaires, 2018 et 2022 séduisent par leur générosité fruitée. Attention toutefois à la gestion de la maturité (risque de degrés alcooliques élevés sur certains vins d’entrée de gamme non maîtrisés).
- Fruits noirs, bouche ample, grande immédiateté
- Idéal pour ceux qui aiment les vins charnus, à la finale douce
- Castillon, Francs et une partie de Blaye tirent leur épingle du jeu
Noms à suivre : Château Tire Pé (Côtes de Bordeaux), Château Godard-Bellevue (Francs), Château Réaut (Cadillac).